La véritable histoire du « hand spinner » et de son inventeur

Tout le monde en veut un et tout le monde en parle : le phénomène des « hand spinners » ou « fidget spinners » pour les anglosaxons est considérable et touche tous les pays et tous les ages. Alors que les usines, notamment chinoises, ont du mal à suivre la cadence de la demande, tous les médias  tentent de retracer l’histoire de cette toupie nouvelle génération. Et tout le monde attribue l’invention du spinner à une américaine, Catherine Hettinger.

Un article récent de Bloomberg apporte pourtant un autre éclairage sur le lien entre le « spinning toy » de Catherine Hettinger et le spinner qui fait fureur dans les cours d’école en ce moment. Alors qui a inventé le hand spinner ?

Le fidget spinner : le jouet pour enfants autistes inventé par Catherine Hettinger

Au début des années 90, une américaine vivant en Floride souffrait de « myasthénie grave », une infection causant entre autres un affaiblissement musculaire. Catherine Hettinger, qui s’occupait de sa fille Sara alors âgée de 7 ans, arrivait à peine à saisir ses jouets et jouer avec elle. C’est en bricolant et en jouant avec sa fille que l’idée du disque qui tourne sur le doigt est venu à l’esprit de cette ingénieur en chimie.

Elle sent alors qu’elle tient une très bonne idée et décide de poser une brevet : le spinning toy est déposé en 1993 et publié en 1997. En regardant le disque vert dans les mains de la fille de la floridienne, on se rend bien compte qu’il est bien loin du fidget qui plait tant aux enfants de nos jours.

Après avoir tenté de vendre son concept des salons des jeux et à Hasbro, le géant mondial des jouets et notamment des toupies. Hasbro commercialise le jouet pour le tester mais n’ira pas plus loin. Faute de pouvoir payer les 400 dollars nécessaires pour renouveler son brevet, Catherine Hettinger perd donc ses droits sur son invention, qui tombe alors dans le domaine public en 1995.

Du spinning toy au hand spinner : plus de 10 ans d’évolutions

Quel est donc le lien entre l’invention de Catherine Hettinger et les fidget spinners actuels ? Comment se fait-il qu’ils soient vendus comme des jouets permettant de diminuer le stress, d’améliorer la concentration ou d’arrêter de fumer en occupant ses mains ? La réponse est qu’il doit certainement y avoir un lien mais il n’est pas aussi facile à établir. Pour l’anecdote, dans le brevet du spinning toy, l’inventrice américaine propose d’utiliser sa toupie comme « un moyen d’arrêter de fumer en occupant ses mains ». Tiens, tiens…

D’un autre côté, l’américaine a reconnu qu’il n’y a pas de preuve directe de relation entre son disque vert et les spinners contemporains, dont le mécanisme de rotation (avec roule à bille métallique ou céramique) n’a rien à voir avec la première invention.

J’ai tenté de rechercher sur Google des sites mentionnant des fidget spinners entre le 01 janvier 2005 et le 01 janvier 2012 pour essayer de trouver qui avait commercialisé en premier le spinner le plus proche de l’actuel mais sans succès. Si toutefois vous voulez rendre à César ce qui appartient à César, vous pouvez encore aider Catherine Hettinger qui lancé sa propre campagne KickStarter pour vendre et récolter enfin des fruits de son invention. A ce jour, elle n’a récolté que 11000$ sur les 23990€ nécessaires 🙁